Ma soeur - 24 mai 2007 - "Les sentiers aléatoires"

24 mai 2007

Ma soeur - 24 mai 2007

Aujourd'hui et tous les 24 mai depuis est une date pour moi assez exceptionnelle. En somme les dates sont aussi des moments qu'on retient pour une raison ou pour une autre; l'anniversaire de quelqu'un, le nôtre ou celui d'un être cher, des rencontres importantes et souvent le décès d'un proche, et qui balisent ainsi notre parcours .

Ce que je veux témoigner et j'ai besoin de le dire comme ça tout simplement parce que c'est trop fort.

Ma soeur est décédée le 24 mai 2001 d'un cancer, elle venait à peine d'avoir 50 ans. Elle se prénommait Anne-Marie, mais nous avons toujours dit Marie. J'étais très proche d'elle, et je l'ai assistée dans son cheminement, la préparation de son départ jusqu'à la toute fin presque. Elle a été lucide dans ce passage, cette préparation à la mort jusqu'à la fin et comme nous discutions ouvertement parce qu'elle ne savait pas où elle allait comme ça. Elle m' a dit: "Et bien ma petite soeur, je ne sais pas où je vais, mais s'il y a un moyen de revenir pour te le dire et bien, je reviendrai. "

Je parlerai de la musique qui m'a été donnée d'entendre à ce moment en 2001 à la fin de cet article. Il y a souvent eu depuis des moments où j'ai senti que ma soeur était proche mais étrangement jamais aussi précisément.

Aujourd'hui , ce 24 mai j'avais besoin d'aller au resto pour prendre le temps de flâner, mais aussi du temps pour la réflexion. J'ai hésité dans mes choix de restaurants , parce que je désirais être bien et si possible travailler à avancer mes travaux à remettre ici à Paris. Choix d'un petit resto sympa, je trouve une place isolée, je commande et je m'apprête, le nez bien dans mes livres pour travailler et avancer mes travaux. Dans ce restaurant, il y a de la musique d'ambiance, et le bruit de fond constitué par la conversation des gens, disons un endroit idéal pour travailler. Moi dans ce genre d'ambiance, je n'entends pas, je n'écoute pas, je suis comme ailleurs. Un moment je sens une douleur au bras gauche et toujours inconsciemment je me masse tout en regardant distraitement la télé grand écran un peu plus loin. Je remarque, à la télé que je perçois de biais, un drôle d'environnement qui me semble irréel, une feuille qui tombe, c'est à dire que j'ai manqué le début, je perçois de loin comme une feuille d'automne qui tombe, et l'environnement me semble étrange, et là du coup j'entends la musique c'est : Oh Marie fais moi un signe... Moi, je ne connais pas la chanson, ou si déjà entendu, je ne me rapelle ni du titre, ni de l'auteur, d'ailleurs je ne réalise même pas que c'est la télé qui diffuse les vidéos clips, seulement après coup.

J'étais vraiment à la fin de la chanson et là je me dis c'est incroyable, je note rapidement: Marie fais moi un signe. Une deuxième chanson enchaîne : Je ne reviendrai jamais, tu sais que je pars, je ne reviendrai jamais. C'est alors que je réalise que c'est la télé qui diffuse les vidéos clips et je demande au serveur s'il connaît le nom de l'auteur de la chanson précédente? il me dit qu'il pense France Gall, la télé étant plus loin et je ne la voyais que de biais. Et puis juste le temps de noter l'auteur de la seconde chanson, c'est Indochine et le titre je ne le vois pas bien? pas sûr. Du coup je suis attentive aux chansons diffusés sur MCM POP, il y a eu deux autres chansons enchaîné comme ça à la suite et que j'ai noté parce c'était comme si un dialogue s'instaurait et que ma soeur pouvait me passer ses messages à travers ces chansons, c'est fou, mais voilà c'est très fort comme sensation.

Voici ce qu'à mon retour j 'ai trouvé sur internet.

   La première chanson
   Johnny Halliday (quand même pas rien) et c'est Oh Marie

   La deuxième chanson
   Indochine et c'est Pink water

   La 3e et 4e chanson répondent à un questionnement présent chez moi un peu plus personnel.

   Ça peut vous sembler étrange, mais moi je sais que ma soeur a utilisé ce moyen, comment je n'en sais rien...

Lorsqu'elle est décédée, en 2001, suite au téléphone de ma mère qui m'avisait que tout était fini, je me revois encore en auto sur ce coin de rue à l'arrêt, les larmes aux yeux, une chanson passait en ondes et j'entendais les mots : Tu peux mourir, c'était "Tu peux partir" du groupe la Chicane, à cette époque je ne connaissais pas du tout cette chanson, ni ce groupe, mais les mots ce sont imprégnés en moi. J'ai cherché et acheté cet album, ce n'étais pas un groupe que j'écoutais, mais que j'ai découvert. Je ne peux la mettre en ligne car je n'ai pas trouvé sur leur site cette chanson offerte, mais je peux vous laisser sur le texte que voici.


Chapeau ma petite soeur, je t'aime,
   j'ai toujours cru qu'il y a une transition entre ces mondes...

   Paroles de la chanson "Tu peux partir" du groupe La chicane - 2000

   J'te vois encore quand t'es pas là
   Quand il fait noir c'est encore pire
   Y a un vide quand je croise les bras
   Y a rien à faire, j'peux plus me mentir

Déjà cinq mois à essayer
   De ramasser ce que t'as laissé
   Fermer les boîtes pour plus te sentir
   J'entends de moins en moins tes mots
   Depuis qu'il te pousse des ailes dans le dos

   Tu voulais pas que je parte ce soir là
   Quand je t'ai trouvée, t'étais plus là
   Depuis que t'es petite que c'est comme ça
   Toutes ces blessures qui te rappelaient
   Ce que tu te souvenais même pas

   Le dernier choc qui est venu te chercher
   Dans un malaise qui t'as prise par surprise
   J'aurais jamais pensé que tu me manquerais autant
   Tu peux voler, je vais m'arranger pour oublier l'image
   De ton corps sur le plancher

   Salut ma belle
   Tu peux partir
   J't'embrasse
   J't'oublie pas
   Tu peux mourir

   J'entends de moins en moins tes mots
   Depuis qu'il te pousse des ailes dans le dos
   Tu voulais pas que je parte ce soir là
   Quand je t'ai trouvé t'étais plus là

   J'entends de moins en moins tes mots
   Depuis qu'il te pousse des ailes dans le dos
   Tu voulais pas que je parte ce soir là
   Quand je t'ai trouvé t'étais plus là

   J't'embrasse
   J't'oublie pas
   Tu peux partir